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2è annonce, parue dans l'hebdomadaire local l'Eclaireur, précédant notre Ralef:
(peut-être le cheminement entre le CDI et le nouveau gymnase?):
Seule photo de groupe, prise par les journalistes ...
auxquels nous n'aurions, peut-être, pas dû faire confiance !!!
Le plafond semblait pour ces jeunes gens journalistes, plus important que les seniors qui remplissaient l'amphi...
êtes-vous capable de reconnaître ceux de 3è rang ? :
Article paru dans l'Eclaireur, le plafond a disparu mais aussi une bonne dizaine d'entre nous sur les 2 cotés...et toujours ce qualificatif répétitif de "nostalgie"...ces journalistes de l'age de nos enfants ne comprennent pas que la nostalgie n'a JAMAIS été notre motivation.
Nous sommes simplement heureux d'apprendre que certains ont eu la "chance d'avoir une vie" entre ces 50 ans écoulées...
Nombreux, installés sur le Sud de la France, n'ont pu se déplacer mais attendent les photos:
Reçues de Chantal HUREAU (64-67)
dans l'immense foyer jaune et bleu...aux couleurs de la ville
(à notre époque: un grand couloir blanc où aucune fille ne pénétrait, bordé par les salles d'études de l'internat garçons)
L'effet de "foule" a disparu après l'étranglement par l'entrée de la conciergerie, passage dans les couloirs de l'administration avant d'arriver dans cette "longue et large salle" qui s'appelle le foyer
- en bleu vif, tout au fond de la salle, d'innombrables casiers comme dans une consigne.
- Sur un ou 2 piliers: des bornes qui permettent de prévoir son menu et l'horaire pour le self.
- on retrouve des bornes semblables à l'entrée de chaque bâtiment: la sécurité est le maître mot.
on doit savoir qui entre et quand...et qui ressort...
au CDI

photos de Gemka
Entre externat et le super CDI, pour aller au nouveau gymnase, il pleuvait...nombreux étaient partis ou revenus dans les salles de notre Ralef: ces longues stations debout ne sont plus pour nous...pourtant tout ce que nous racontait Mme CONDRACQ était passionnant...
Avec tout ce dont disposent les élèves aujourd'hui...ne devraient-ils pas être plus cultivés que nous ???
Avec tout ce dont disposent les élèves aujourd'hui...ne devraient-ils pas être plus cultivés que nous ???
3 de 1ères filles montées au lycée: Dominique BONNARD-HENRICH (61-64) Jeanine SMOLNIK-PIROG (60-62, pr 69-72), Caroline GRABOS (60-63)
nous découvrons des origines communes polonaises (certaines le parlent couramment) ukrainiennes...Bernard KUBIAK (pi 64-70) - Wasil LAGODIUK (61-66) - Geneviève KMIEC-CHAMPEAUX (60-63, pi 63-65) - Jeanine SNOLNIK-PIROG (60-62, prof 69-72) - Edwige CZUBA-CHABRAN (63-66) - Henri GOLDYS (63-66) - Carole GRABOS (60-63)
Nous sommes dans le nouveau Gymnase, très récemment construit, près de l'entrée principale du lycée.
Heureusement que Marianne DEPEE était là, Mme la Proviseur avait les clés mais ne savait pas où allumer...
Un vrai problème: lorsqu'on pénètre dans le gymnase, on est dans le noir absolu...même pas les petites lumières rouges de secours..., pas d'interrupteur, ni avant, ni après la porte.... il faut aller dans une pièce fermée à clé pour trouver des interrupteurs...
Autre faute "invraisemblable" dans la construction: il n'y avait que 2 panneaux de basket sur le terrain dessiné et destiné aux matches. Cela voudrait dire que les concepteurs ignoraient qu'ils construisaient un gymnase pour plus de mille élèves...pensant que seules 2 équipes de 7 ou 8 basketteurs avaient le droit occuper cet espace ??
Ils savaient pourtant que ce gymnase avait une vocation scolaire (remplacer celui, très vieillissant, construit en 1960 qui lui, comportait un grand terrain, accolé de 2 salles de sport symétriques)...,
ici, ils auraient dû prévoir plusieurs paniers latéraux....comme il en a dans tous les autres gymnases...
Cette absence a été "réparée" en bardant les cotés...mais TOUS les cotés...encore une erreur..qu'il faut, cette fois qualifiée de faute "grave": en posant du bois partout, ils ont totalement occulté la lumière du jour.
Est-ce de la mauvaise volonté ou de l’incompétence ?? quelle autre explication plausible?
Les architectes peuvent-ils ignorer qu'ils existent, depuis très longtemps, des matériaux résistants, laissant passer la lumière.
Il n'est pas trop tard: retirer le bardage d'une travée sur 2 (là où il n'y a pas de panneaux de basket)....et faire de même au fond de la salle.
Diminution de coût de la consommation électrique...
Ces travaux devant être pris en charge par l'architecte qui a "oublié" de consulter le cahier des charges: ici les besoins en matériel des gymnases scolaires...
mais aussi, petite faute de celui qui a signé le "bon pour accord": sans doute quelqu'un qui n'avait jamais mis les pieds dans un gymnase ?? ou qui était dispensé de gym lorsqu'il fut lycéen??
Gemka (Geneviève KMIEC ep CHAMPEAUX) 60-63
Comment évoquer le Lycée-en-Forêt
sans parler, brièvement, du "Collège de jeunes Filles", boulevard du Chinchon à
Montargis, département du Loiret.
Juste un rappel de quelques moments épiques de la vie des pensionnaires qui venaient, pour la
plupart, des villages proches de ‘’la Venise du Gâtinais’’
Ces adolescentes,
toutes très fières d’avoir réussi au Concours d’entrée en sixième & de
porter , pour sortir, la tenue réglementaire, chemisier blanc, jupe plissée
bleu marine & veste assortie.
En classe, la blouse bleue portant les numéro, nom,
prénom & classe brodés au coton perlé rouge, annulait les différentes
classes sociales.
Au goûter, nous prenions des tranches de pain servies sec que
nous agrémentions de barres de chocolat ou de confiture stockées dans nos
boîtes à provisions rangées près du réfectoire. Certaines y ajoutaient des
fruits, bananes, pommes ou oranges.
Après le dîner, nous allions
par tous les temps, nous dégourdir les jambes dans la cour.
Par groupes, nous racontions nos histoires du dimanche passé dans nos familles restées au village ou alors, nous menions campagne pour élire la chef du dortoir.
Par groupes, nous racontions nos histoires du dimanche passé dans nos familles restées au village ou alors, nous menions campagne pour élire la chef du dortoir.
Si je parle de cette anecdote, c’est grâce à
Anne-Marie MUZARD : elle avait racolé des internes d’une manière si
bruyante & si envahissante qu’elle gagna l’élection contre moi qui ne
savais pas qu’une élection se gagnait par matraquage verbal des
électeurs !
Par cette élection, j’ai compris que la politique ne serait
jamais ma tasse de thé !
Durant d’autres soirées, la même A.Marie MUZARD dansait le flamenco frappant des castagnettes & chantant en espagnol.
J’en étais estomaquée : elle n’avait aucune honte à montrer ses origines au contraire elle montrait la richesse de sa culture maternelle alors que moi, je faisais tout pour tenter de cacher les miennes polonaises & honteuses ! Quelle claque !
Durant d’autres soirées, la même A.Marie MUZARD dansait le flamenco frappant des castagnettes & chantant en espagnol.
J’en étais estomaquée : elle n’avait aucune honte à montrer ses origines au contraire elle montrait la richesse de sa culture maternelle alors que moi, je faisais tout pour tenter de cacher les miennes polonaises & honteuses ! Quelle claque !
Quant aux
« grandes », celles de 2nde, 1ère &
terminales, elles ne venaient pas dans la cour, elles avaient le droit de
s’engouffrer dans une salle peinte en rose, le « foyer » où elles
pouvaient écouter des disques, danser, s’affronter dans des jeux de
société : nous avions hâte de le devenir, le plus rapidement
possible ;elles étaient très impressionnantes, une belle prestance, on
dirait des « stars », de nos jours ou des « people ».
Pour parler des stars, qui se
souvient du passage de Mijanou Bardot,
la sœur de Brigitte, qui était de passage, en compagnie de Maurice Ronet, à l’hôtel de la Poste, en face du Collège, la nuit
précédant la distribution des prix ?
Les prix reçus, nous nous sommes précipitées pour la séance d’autographes.
Les prix reçus, nous nous sommes précipitées pour la séance d’autographes.
Au dortoir, nous avions nous aussi notre star,
Françoise LARIVIERE qui avait deux
dons : elle chantait à tue-tête pendant la toilette du soir mais elle
chantait faux les chansons en vogue : une véritable
«Marguerite» !
L’autre don, la narration : le lundi soir, elle racontait haut & fort, le programme de la télé du samedi soir, «36 Chandelles » avec Jean Nohain. Celles qui ne possédaient pas de poste de télévision, tiraient la langue & j’étais de celles-là.
L’autre don, la narration : le lundi soir, elle racontait haut & fort, le programme de la télé du samedi soir, «36 Chandelles » avec Jean Nohain. Celles qui ne possédaient pas de poste de télévision, tiraient la langue & j’étais de celles-là.
Les années sont vite passées
avec le travail donné par les professeurs telles Mme Hue, en Français, Mme Pigelet en anglais, Mlle Voisin en couture, Mme Thouvenot en latin qui me
surnommait « archaïque » parce qu’en version j’avais mis un mot
trouvé dans le Gaffiot suivi de la mention « archaïsme » que j’avais
recopié portant la même mention ! Ironique la Latiniste.
Á propos de 6ème,
en janvier 1956, l’hiver avait été particulièrement rigoureux.
Il neigeait
tant, pendant les nuits du dimanche au lundi qu’il était impossible de
circuler: il fallait attendre le passage du chasse-neige pour oser s’aventurer
sur les routes à travers la campagne ; quelle aubaine, pour nous
pensionnaires !
Le retour au collège ne s’est fait qu’en début
d’après-midi, plusieurs lundis de suite.
Enfin, nous sommes devenues
« Grandes » : à la rentrée scolaire 1960-1961, nous avons eu le
privilège de participer à l’ouverture d’un nouveau lycée : Les garçons du
collège boulevard Gambetta & les filles du Chinchon, secondes, premières
& terminales furent regroupés au Lycée-en-Forêt qui venait de s’achever,
juste derrière les terrains de sport du stade où nous allions en « plein
air », une fois par semaine, en lisière de la forêt.
Quelle révolution !
Nous montions dans le car de l’entreprise « Darbier », le « Darbus » dixit Christiane, après le petit-déjeuner, les cartables bourrés pour la journée, nous traversions la ville avant de descendre devant la grille & pénétrer, comme tous les externes & les demi-pensionnaires, dans l’immense cour de cet impressionnant lycée flambant neuf.
Nous montions dans le car de l’entreprise « Darbier », le « Darbus » dixit Christiane, après le petit-déjeuner, les cartables bourrés pour la journée, nous traversions la ville avant de descendre devant la grille & pénétrer, comme tous les externes & les demi-pensionnaires, dans l’immense cour de cet impressionnant lycée flambant neuf.
Á la sonnerie, mise en rang,
filles & garçons, pour pénétrer dans les classes avec les professeurs.
La 1ère B dont je faisais partie
était mixte : pour la première fois de ma vie, à 17 ans, je côtoyais de près des garçons !
Quel chamboulement ! Quelle excitation !
Six ou sept heures devant ou à côté d’adolescents aussi perturbés que les adolescentes.
Josette HAIZE & moi, étions assises à la même table devant celle de Jean-Marie GUILLON & de Roger GRAMAIN, deux énergumènes qui ne cessèrent de toute l’année de lancer des vannes assez fort pour être entendus des deux excitées placée devant eux.
Quel chamboulement ! Quelle excitation !
Six ou sept heures devant ou à côté d’adolescents aussi perturbés que les adolescentes.
Josette HAIZE & moi, étions assises à la même table devant celle de Jean-Marie GUILLON & de Roger GRAMAIN, deux énergumènes qui ne cessèrent de toute l’année de lancer des vannes assez fort pour être entendus des deux excitées placée devant eux.
Nous avons bien ricané comme toute adolescente
qui se respecte de leurs « bons mots », tellement ricané que j’en ai
raté mon 1er bac ; même l’oral de rattrapage qui avait lieu, à
Paris, au lycée Claude Monet dans le 20ème a été aussi lamentable
que mon année scolaire !
Je garde un souvenir infime
mais précieux de l’inauguration du
Lycée-en-Forêt.
Toutes les classes étaient
rangées dans la cour, face au lycée, dos à la forêt.
Le proviseur & les autres
membres de l’administration font la présentation des professeurs, en tête des
classes.
Le ministre de L’Education
Nationale, Louis Joxe, cheveux
blancs ondulant, costume sombre & chaussures en daim, est à la parade avant
de prononcer son discours.
Je n’ai d’yeux que pour ses chaussures : un homme chaussé d’aussi élégantes chaussures en daim, du jamais vu pour moi ! Puis nous sommes retournées à nos ricanements ; rien à dire de mon redoublement de la classe de 1ère si ce n’est remercier Madame la Directrice & l’administration d’avoir permis à une élève boursière de conserver sa bourse tout en redoublant.
Les cours de français ont repris avec Mademoiselle lange & le latin, avec Madame Thouvenot, en compagnie de nouvelles camarades celles qui venaient de seconde. Lange & Thouvenot, les seuls noms de professeurs qui me restent en mémoire.
Je n’ai d’yeux que pour ses chaussures : un homme chaussé d’aussi élégantes chaussures en daim, du jamais vu pour moi ! Puis nous sommes retournées à nos ricanements ; rien à dire de mon redoublement de la classe de 1ère si ce n’est remercier Madame la Directrice & l’administration d’avoir permis à une élève boursière de conserver sa bourse tout en redoublant.
Les cours de français ont repris avec Mademoiselle lange & le latin, avec Madame Thouvenot, en compagnie de nouvelles camarades celles qui venaient de seconde. Lange & Thouvenot, les seuls noms de professeurs qui me restent en mémoire.
Obtention du 1er
bac, à l’écrit & passage en
Terminale Philo. 47 élèves dans la classe, dont 14 garçons :
évidemment, ils sont en Math Elem, & bientôt nous serons 50 car des élèves
rapatriés d’Algérie arrivent.
Monsieur
Régnier, règne en maître sur la section,
Monsieur
Dupré, histoire-Géo,
Mademoiselle
Vianney, physique-chimie,
Madame
Gendre, en éducation physique,
Monsieur
Lavé
en anglais sont des noms & des têtes restés en mémoire.
Jacqueline
BOURGERON correspondait avec Jeanine
SMOLNIK qui poursuivait ses études à l’Ecole Normale de Melun en 4ème
année, formation des institutrices. Jeanine
a conservé ces reliques précieusement & Jacqueline ne m’en voudra pas d’en extraire quelques passages
devenus savoureux.
Elle écrit qu’elle est assise
à côté de Jean Claude BOULAS en physique & Claudine Chaumont à côté de Claude COCHARD, la coqueluche des
filles pour son visage gracieux.
La classe est scindée en deux pour les cours
de sciences-nat où la dissection d’une souris provoque quelques remous.
Le 9 octobre, ajoute-t-elle, Monsieur Régnier a fait une
interrogation écrite ; un texte de Bergson à lire puis définir la nature
de la vie psychique & la méthode de psychologie de Bergson.
Au travail, les retraités à vos documents & à vos stylos pour un petit
exercice de style…
Autre dissertation, fin octobre 1962, « les œuvres
littéraires sont-elles utiles à la science psychologique ? »
Ah, Monsieur Régnier, rigoureux mais plein
d’humour !
Je cite toujours, Jacqueline Bourgeron, absente mais présente dans nos cœurs, « Nous en sommes à la passion (à apprendre pour demain), ce matin, nous faisions la perception.
Monsieur Régnier abordait la perception, il parlait de l’hallucination en donnant des exemples ainsi : « Si j’étais halluciné, je regarderais Mlle Hetzel, une copine à Guimard, & je serais sûr que ce serait Jeanne d’Arc car j’aurais des preuves mais comme je ne le suis pas, je sais qu’entre elle & Jeanne d’arc, il y a une abîme ».
Je cite toujours, Jacqueline Bourgeron, absente mais présente dans nos cœurs, « Nous en sommes à la passion (à apprendre pour demain), ce matin, nous faisions la perception.
Monsieur Régnier abordait la perception, il parlait de l’hallucination en donnant des exemples ainsi : « Si j’étais halluciné, je regarderais Mlle Hetzel, une copine à Guimard, & je serais sûr que ce serait Jeanne d’Arc car j’aurais des preuves mais comme je ne le suis pas, je sais qu’entre elle & Jeanne d’arc, il y a une abîme ».
Nous, esprits
mal tournés, nous avons pouffé de rire & impossible de s’arrêter.
On rigole
bien, tu sais ! l’autre fois, il donnait l’exemple du bonhomme sourd qui
s’assoit sur un tabouret qu’il fait tourner à toute vitesse ; il s’imagine
entendre car son corps vibre ; & Monsieur Régnier de
conclure : «il entend avec son derrière !» J’ai gloussé pendant
10 minutes ? Fin de citation.
Ailleurs, elle parle du
lancement d’une coopérative par les élèves, à la récréation. Elle cite
également, les effectifs qui grossissent, 50 élèves & 2 nouvelles qui
doivent arriver d’Algérie. L’une lui a raconté comment sa tante & son
cousin ont été tués. C’est elle qui a dû reconnaître les corps.
Elle-même a
échappé à un attentat, jeté à terre par la présence d’esprit d’une passante.
D’autres horreurs suivent…
Jacqueline BOURGERON parle aussi d’une privation de cinéma « La guerre des
boutons » par Mlle Roussel à
cause des cris lancés à la suite d’une extinction intempestive de la lumière.
Une terreur cette surveillante d’externat mais d’anciennes camarades devenus
pionnes à leur tour ne faisaient pas mieux : J.TOUZEAU, Claude LEDROIT, A. Marie Muzard ou N PIERRE nous
collaient aussi Au lieu de sortir en ville, le jeudi après-midi, seules, collées
nous allions au petit bois de sapins, obligées de nous boucher le nez en
passant devant un dépôt d’ordures ! Quelle exagération !
Dans un courrier suivant, je
lui écris que je veux diriger un club de danses folkloriques mais Simone, la Directrice du collège du
Chinchon donnera-t-elle l’autorisation ?
Elle fut donnée & nous avons passé de bons moments à virevolter… parfois sous le regard bienveillant de Madame la Directrice.
Elle fut donnée & nous avons passé de bons moments à virevolter… parfois sous le regard bienveillant de Madame la Directrice.
Jacqueline rapporte les sujets de philo donnés en composition ; « On distingue, dans toute perception, 2 éléments, l’élément représentatif & l’élément émotif. A l’aide de quelques exemples choisis aussi différents que possible, expliquez » En Sciences nat : propriétés optiques de solution colloïdales & un exercice sur l’expérience de Dutrochet.
Autres sujets de philo :
«Apprendre à douter, savoir douter est peut-être le secret du bon sens.
L’ignorant doute peu, le fou ne doute jamais.
Qu’en pensez-vous ?
Quinze jours plus tard :
« D’abord vivre ensuite philosopher : comment le justifiez-vous ? «
Merci Monsieur Régnier, votre pédagogie & vos réflexions ont guidé nos parcours de vie.
«Apprendre à douter, savoir douter est peut-être le secret du bon sens.
L’ignorant doute peu, le fou ne doute jamais.
Qu’en pensez-vous ?
Quinze jours plus tard :
« D’abord vivre ensuite philosopher : comment le justifiez-vous ? «
Merci Monsieur Régnier, votre pédagogie & vos réflexions ont guidé nos parcours de vie.
Sujet de la composition de
sciences nat :
« structure des gamètes chez l’animal. Fécondation : exercice sur le croisement d’une souris blanche homozygote & d’une souris grise d’ascendance inconnue.
« structure des gamètes chez l’animal. Fécondation : exercice sur le croisement d’une souris blanche homozygote & d’une souris grise d’ascendance inconnue.
Elle parle d’un article que je
prépare pour le journal du lycée : un verbiage féminin qui fut amèrement
critiqué par les garçons.
D’autres lettres suivront
parlant de sa vie personnelle ; Jacqueline BOURGERON, A lACOMBE, C CHAUMONT Caroline GRABOS & moi-même seront reçues à la
2nde partie du bac.
A la rentrée 63-64, je serai, à
mon tour surveillante & je
retrouverai des d’anciennes & d’anciens élèves passés dans l’autre
camp : A.Marie MUZARD, Caroline GRABOS, Bernard KUBIAK, MALIKI, BeERTHON etc….
Beaucoup de sorties , peu de travail, la rencontre avec un jeune prof d’éducation physique nommé au lycée.
Le mariage l’été 65 & le départ à la coopération en octobre 65, en Algérie.
Une page venait de se tourner.
Oubliée l’insouciance, il fallait sérieusement se mettre au travail, une classe de CM1 de garçons dans un quartier défavorisé d’Alger, attendait un instituteur. Un jour d’observation dans une classe similaire & me voilà propulsée dans l’arène pour de nombreuses années.
Beaucoup de sorties , peu de travail, la rencontre avec un jeune prof d’éducation physique nommé au lycée.
Le mariage l’été 65 & le départ à la coopération en octobre 65, en Algérie.
Une page venait de se tourner.
Oubliée l’insouciance, il fallait sérieusement se mettre au travail, une classe de CM1 de garçons dans un quartier défavorisé d’Alger, attendait un instituteur. Un jour d’observation dans une classe similaire & me voilà propulsée dans l’arène pour de nombreuses années.
Je remercie tous les enseignants
qui m’ont aidé dans mon métier d’institutrice, de conseillère pédagogique &
de directrice d’école.
A mon tour, j’ai essayé d’être toujours à la pointe d’une pédagogie innovante pour que vive la langue française !
A mon tour, j’ai essayé d’être toujours à la pointe d’une pédagogie innovante pour que vive la langue française !
Geneviève
Champeaux, Castagniers, Avril 2016
Souvenirs complémentaires des années charnières.
L’année scolaire 1959-1960 marqua notre passage en seconde.
Un premier écrémage des élèves refusées au BEPC les dirigea dans une formation plus rapide vers le monde du travail, alors que de nouvelles lycéennes arrivèrent : celles qui venaient des collèges des alentours ayant les capacités nécessaires pour continuer des études qui les conduiraient au baccalauréat.
Enfin, il y avait celles dont les parents avaient déménagé et qui étaient admises, d’office, au lycée le plus proche de leur domicile.
Josette H appartenait à cette catégorie.
Elle était intelligente, brillante, bavarde et dotée d’une mémoire phénoménale : il suffisait qu’elle lise, une fois, une leçon d’histoire par exemple, pour la réciter ensuite, presque mot à mot !
Par quel heureux hasard suis-je devenue amie avec elle ? Je ne sais plus.
Elle venait de Bretagne alors que moi, j’habitais depuis ma naissance, dans le Gâtinais. Nous n’étions pas du même milieu social mais, toutes les deux, dans la même classe.
La 2nde B au collège de Jeunes Filles du Chinchon, se déroule sereinement pour les internes qui n’ont accès ni aux journaux, ni à la radio encore moins à la télévision naissante pour relater l’ambiance pesante et instable à laquelle la France se trouve confrontée : les événements d’Algérie.
Les matières enseignées sont les français, le latin, l’anglais, l’allemand ou l’espagnol, les mathématiques, un peu, les sciences naturelles, la physique et la chimie, et, l’éducation physique. La musique, comme le dessin et la couture sont seulement en option pour celles qui le désirent.
C’est une année, comme aujourd’hui, sans examen en fin d’année scolaire.
En dehors de nos cours, de nos heures d’étude et de nos repas, nous les internes, avons des loisirs pour discuter ou pour lire. Nous devenons très amies, Josette et moi : nos idées convergent.
À la rentrée scolaire 1960-1961, le grand chambardement se produit, nous sommes en 1ère B.
Nous allons dorénavant, suivre nos cours au ‘‘Lycée-en-Forêt’’.
Les cars Darbier se chargent de nous transporter ; les internes filles vont rejoindre les demi-pensionnaires, les externes et les garçons ainsi qu’une catégorie différente : les internes qui n’ont pas obtenu une place au dortoir, sont logées dans une famille de Montargis qui leur fournit une chambre & le petit-déjeuner contre rétribution.
Une nouvelle élève débarque : Michèle J est une interne externée: elle quitte l’internat après le repas du soir pour rejoindre sa chambre en ville.
Le samedi soir, elle rentre à Orléans où son père est négociant. Le lundi, retour à Montargis.
C’est une adolescente svelte, joviale, au visage gracieux, portant vêtements de luxe et escarpins raffinés. Elle est remarquée pour son goût exquis et son allure détendue.
Le travail scolaire n’est pas sa préoccupation prioritaire.
Elle est fascinante et Josette H est vite devenue son amie au détriment de notre amitié qui avait débuté l’année précédente.
Michèle J revendait ses vêtements à toutes celles qui voulaient et pouvaient acheter des twin-sets, des jupes ou autres tenues dont les jeunes raffolent, pour une modique somme ; moi-même j’ai succombée à la tentation et j’ai pu lui acheter un pull blanc décolleté en V, au toucher agréable, composé de laine et de matière synthétique donc indéformable.
Notre amitié, entre Josette et moi, s’est donc effilochée mais nous sommes restées en bons termes, nous restions assises à la même table, en classe.
Je n’étais pas de taille à lutter contre le pouvoir de l’argent et la désinvolture.
Aussi quand une camarade de classe me proposa de devenir ’’marraine’’ de guerre d’un appelé du contingent qui effectuait son service militaire en Algérie, je n’ai pas hésité : j’ai entamé une correspondance qui dura presque deux ans avec un militaire inconnu…
D’autre part, j’avais l’âge légal pour devenir monitrice de colonies de vacances ; j’ai effectué un stage de formation à Saint-Jean de Bray, près d’Orléans puis, pendant les vacances scolaires, je quittais la maison familiale pour animer des colonies d’enfants, en Haute-Savoie.
Un nouveau monde s’offrait à moi et je m’y engouffrais corps et âme. Pendant la période scolaire, j’étais une élève qui s’efforçait de travailler le mieux qu’elle pouvait pour obtenir le baccalauréat mais pendant les vacances, j’accompagnais, avec délectation, des groupes d’enfants, dans les Alpes en compagnie d’autres jeunes filles qui avaient fait le même choix.
Le Lycée-en-Forêt était mon port d’attache avec toujours, le collège de jeunes Filles du Chinchon pour nous accueillir, le soir venu; les dimanches, je retournais dans ma famille et l’UFCV, l’Union Française des Centres de Vacances, devenait mon employeur que j’appréciais beaucoup et qui le restera jusqu’à la fin juillet 1964.
En septembre 1963, l’Éducation Nationale m’employa également en qualité de surveillante d’externat … au Lycée-en-Forêt : j’avais gagné mon autonomie financière et j’étais amoureuse !
Une seconde année de pionicat au Lycée-en-Forêt, prise de nouvelles décisions, mariage et départ pour enseigner dans les écoles primaires en Algérie.
La page ‘‘ Lycée-en-Forêt de Montargis’’ était définitivement tournée !
Les bons souvenirs des dix années passées à Montargis restèrent gravés dans mon journal et dans ma mémoire.
J’ai plaisir à vous les faire partager.
Castagniers, mai 2016
Super ces photos, j'espère que nous en recevrons d'autres bientôt
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